Ecouter pour ne rien dire

J’aime écouter pour ne rien dire
Amis, vos bons mots en rafale
Quand nos boiteux masques de cire
S’accoudent à leur carnaval
sous la fumée qui se déhanche
Langoureuse sous l’abat-jour
L’ennui s’installe sans qu’on y pense
Paré de ses plus beaux atours…
L’ennui s’installe sans qu’on y pense
Paré de ses plus beaux atours…

Dans la chaleur de vos haleines
Sous la paille de vos sourires
Je m’endors, debout dans l’aréne
Personne ne me voit partir
Je titube comme un taureau
Quand le silence l’envahit
Sous les bravos sous les bravos
Lève ma paume et sens la pluie
Sous les bravos sous les bravos
Lève ma paume et sens la pluie

Reçoit dans mes yeux les yeux noirs
D’une enfant maigre comme une pierre
Voyant ce qu’elle me donne à voir
Sur ses talons face à la mer
Compte mes doigts sur les méduses
Et les méduses sur le comptoir
Ployant sous les verbes et leurs muses
Vides et pleins, boires et déboires…
Ployant sous les verbes et leurs muses
Vides et pleins, boires et déboires…

Soudain, la flèche d’un regard
Résonnante corne de brume
Grenouille sautant de la mare
Fuse s’allume et se consume
Soudain, la brève incandescence
Ravive mon front et mes joues
Mon envie d’entrer dans la danse
Je suis de nouveau parmi vous.

Et j’écoute pour ne rien dire
Amis, vos beaux mots en rafale
Et nos boiteux masques de cire
Se sourient dans leur carnaval
Sous la fumée qui se déhanche
Langoureuse sous l’abat-jour
La vie s’installe sans qu’on y pense
Paré de ses plus beaux atours…
La vie s’installe sans qu’on y pense
La vie s’installe sans qu’on y pense